30 juillet 2024

Première décision de la division locale de Paris de la JUB sur une action en contrefaçon

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Un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur de l’AJUB, la division locale de Paris de la JUB a rendu la première décision sur une action en contrefaçon. Malheureusement pour le breveté, le tribunal a rejeté son action, estimant que le brevet invoqué était nul.

 

Faits de l’espèce

Dans cette affaire, deux fabricants, DEXCOM et ABBOTT, étaient impliqués dans un litige concernant des appareils de surveillance du glucose. DEXCOM prétendait que le brevet EP 3 435 866 était contrefait par les appareils de surveillance commercialisés par ABBOTT. ABBOTT a répondu que le brevet n’était pas valable. La division de Paris a statué en faveur du défendeur, estimant que le brevet en question devait être révoqué. Cette décision s’applique aux 17 pays actuellement membres de la JUB.

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Certains souligneront qu’elle concrétise les craintes que les brevetés nourrissaient à l’égard du système de la JUB, ce qui explique le grand nombre de « carve-outs » avant son entrée en vigueur. En même temps, s’il est vrai que la prudence est toujours de mise et que l’utilisation de cette juridiction comporte plus de risques que de multiples poursuites nationales sur le territoire européen (c’est-à-dire des actions transfrontalières), je ne suis pas sûr que l’affaire rapportée ici puisse être considérée comme un exemple du genre. En effet, il s’agit d’une affaire de grande envergure, dans laquelle des brevets similaires ont été revendiqués pour différents territoires, et, malheureusement pour le breveté, dans laquelle différentes juridictions ont déjà adopté une position identique à celle de la division locale de Paris. Sans entrer dans le débat sur le fond, on peut simplement noter que des juges allemands et anglais, souvent cités, à tort ou à raison, comme « pro-brevetés », avaient déjà adopté des positions similaires à celle des juges parisiens pour des parties nationales du même brevet européen (une décision d’annulation de la High Court anglaise et un avis préliminaire défavorable de la Cour fédérale des brevets allemande).

On peut également noter que les frais à rembourser seront fixés dans le cadre d’une procédure distincte et que la division de Paris a rejeté la provision de 100 000 euros réclamée par ABBOTT, puisque, selon la Cour, la sentence provisoire n’était pas suffisamment justifiée par le demandeur.

En définitive, la décision rendue par la division locale de Paris semble simplement s’inscrire dans la continuité des décisions antérieures concernant le brevet EP’866. Toutefois, cette position pourrait changer à Luxembourg si DEXCOM interjette appel.

Auteur : Dhenne Avocats.