Opinion column I Vaccine production: the other French scandal
À l’heure où l’on s’étonne du peu d’efficacité du processus de vaccination en France, les critiques visent essentiellement la stratégie mise en place et sa lenteur. Mais, n’y aurait-il pas un autre sujet plus fondamental, derrière cette stratégie : le manque de stocks et la possible pénurie ?
Ainsi, on apprend que Israël, souvent cité en exemple ces jours-ci, a commandé très tôt des vaccins, avant même que des autorisations soient accordés. L’Allemagne procède également à un rythme accéléré tout en prenant ouvertement le risque de la pénurie. En France, au contraire, ce même risque a pour l’instant conduit à étaler davantage, aboutissant à une lenteur excessive.
Pénurie : voilà le risque premier dans ces campagnes de vaccination. Pour rappel, s’agissant de l’Europe, des Accords de distribution des vaccins sont négociés au niveau de l’Union en vue d’approvisionner les pays membres. Mais pourquoi personne n’évoque la question de la fabrication de ces vaccins ? Pourquoi personne ne se souvient de l’épisode des masques où la France notamment devait s’approvisionner à l’étranger parce qu’elle ne détenait plus les moyens de production suffisants ?
La réponse est simple : tous les fabricants de vaccins détiennent des brevets leur permettant de contrôler l’approvisionnement des pays. C’est d’ailleurs ce qui explique que bien souvent les usines de fabrication de principes actifs se situent en Inde ou en Chine où la production est plus rentable. C’est ce qui explique aussi que les vaccins ne puissent être fabriqués en France aujourd’hui, puisque la plupart de ces fabricants n’y détiennent pas d’usines.
Pourtant, l’urgence actuelle appelle une nouvelle stratégie, non pas seulement vis-à-vis de la campagne de vaccination, mais pour la fabrication. La « souveraineté industrielle » décrétée par le Président Macron devrait se traduire dès à présent par une politique visant une fabrication en sur le territoire français, notamment en mettant enfin en place une licence d’office autorisant la reproduction des enseignements des brevets relatifs au Covid-19, de telle sorte que toutes les usines françaises susceptibles de fabriquer les vaccins soient au plus vite mises à contribution.